Réforme des retraites avec Jean-Paul Delevoye

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Le 18 novembre dernier, vous étiez nombreux à participer à notre réunion publique à Vélizy-Villacoublay autour de la réforme des retraites, en compagnie de Jean-Paul Delevoye, Haut-commissaire aux Retraites, et Martin Lévrier, sénateur des Yvelines. Cette rencontre était l’occasion de recueillir vos réactions et vos interrogations sur la réforme en cours.


Aujourd’hui, le système des retraites comprend 42 régimes obligatoires différents, dont les bénéficiaires reçoivent une pension moyenne de 1547€ par mois. Mais la réalité de la retraite en 2019 diffère sensiblement du schéma adopté en 1945, date de la création de ces régimes. L’idée de la réforme s’enracine dans le constat suivant : notre système de retraite est un trésor national qu’il nous faut transformer pour mieux le préserver. Cette transformation doit être gouvernée par trois principes. 


Le premier est le principe d’universalité. Plus nous serons nombreux à cotiser au même régime, plus la solidarité et la protection seront fortes. Par ailleurs, le système doit tenir compte des évolutions du marché du travail et des trajectoires professionnelles : parmi les futurs retraités, beaucoup auront changé de profession au cours de leurs années professionnelles ou auront eu des carrières fragmentées. C’est pourquoi il convient d’organiser la solidarité entre tous les secteurs. Cette solidarité, cette protection réciproque, seront d’autant plus efficaces que le nombre de cotisants devrait augmenter dans les prochaines années. En effet la part de personnes retraitées dans la population active en France progresse : elle devrait atteindre 40% en 2040. 


Le deuxième principe est le principe de responsabilité. Il ne fait aucun doute que l’espérance de vie augmente, c’est-à-dire que la démographie est en perpétuelle évolution : cela suppose de prendre des mesures pour conserver l’équilibre financier du système des retraites. L’une de ces mesures consiste à encourager les Français à travailler plus longtemps. Mais nous ne devons pas oublier les autres paramètres qui peuvent eux aussi contribuer à l’équilibre du système : la natalité, d’une part, et le taux d’emploi d’autre part.

Le troisième et dernier principe est le principe de justice sociale. Le système actuel discrimine certaines catégories de la population active : les femmes, qui touchent en moyenne 40% de retraite en moins que les hommes ; les personnes ayant effectué une carrière fragmentée incluant des périodes de chômage ; les professionnels décentralisés : un conducteur de bus à bordeaux ne jouit pas des mêmes droits qu’un conducteur parisien. Pour rétablir la confiance, il est nécessaire d’oeuvrer à la transparence des prestations de retraite, des régimes de réversion et du mode de calcul des droits de chacun. 

C’est dans cet esprit que Jean-Paul Delevoye a présenté ses travaux et répondu à vos questions. Je vous remercie d’avoir participé à cette réunion et vous donne rendez-vous pour poursuivre ces échanges lorsque le projet de loi sera examiné par l’Assemblée nationale.