Débat sur l'immigration

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Le 7 octobre était ouvert, à la demande du Président de la République Emmanuel Macron, un débat à l’Assemblée Nationale sur la politique migratoire. Exercice inédit sous la Ve République (le Premier Ministre et plusieurs membres du gouvernement y ont assisté) ce débat a permis aux points de vue de se confronter à la lumière de données fiables. Des discours du Premier Ministre et de ceux de mes collègues qui se sont exprimés à la tribune, je retiens une certaine unanimité sur l’idée que notre politique d’asile, d’immigration et d’intégration est défaillante, et de véritables désaccords sur les voies à emprunter pour l’améliorer.

Pour préserver le droit d’asile, que je considère comme un trésor national, je considère pour ma part qu’il faut en assurer l’application rigoureuse et en limiter les contournements. En particulier, pour reprendre les mots de ma collègue Marielle de Sarnez, présidente de la Commission des Affaires étrangères, il convient de séparer la question de l’asile de celle de la migration économique. Cela suppose que l’on unifie les règles de l’asile à l’échelon européen, et que chaque pays européen prenne sa part dans l’accueil des demandeurs d’asile. Il convient aussi d’accentuer la coopération avec les pays d’origine, et d’accélérer le traitement des dossiers en provenance des pays d’origine considérés comme « sûrs », c’est-à-dire des pays pour lesquels le conseil d’administration de l’OFPRA considère que les droits et libertés sont respectés. Pour que les étrangers en situation irrégulière ayant vocation à être éloignés du territoire le soient effectivement, il faut enfin développer l’aide volontaire au retour, qui a fait ses preuves, et que nos partenaires européens mobilisent plus que nous. Je vous invite à consulter mon rapport sur ce ce sujet, en cliquant sur ce lien.

Ces questions ne peuvent être traitées indépendamment de l’aide au développement. Il s’agit de construire un partenariat viable avec les pays du Sud, avec un double objectif : l’autosuffisance alimentaire pour l’Afrique de demain d’une part, et le retour à un niveau de richesse à la hauteur de la quantité des ressources naturelles produites par cette zone. Cela suppose de mettre en place conjointement une politique de rupture.