Plan de relance européen

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C’est un jour historique ! En réponse aux défis posés par la crise économique qui se profile, le Président de la République a été à la manœuvre pour rendre possible un plan massif de relance européen, porté par le couple franco-allemand. Angela Merkel, Ursula Von Der Leyen, Charles Michel et nos partenaires européens partagent une conviction commune : celle de l’absolue nécessité d’une coordination européenne pour relancer l’économie. La France, pour sa part, a porté sans relâche cette ambition.

Un conseil européen extraordinaire s’est réuni dès le 17 juillet pour valider le principe de ce plan d’une ampleur sans précédent, à hauteur de 750 milliards d’euros. L’enjeu était de taille : ce plan s’inscrit dans le cadre du budget pluriannuel de l’Union européenne pour la période 2021-2027, qui représente au total 1 074,3 milliards d’euros. Ce budget a donc vocation à organiser à long terme notre réponse à la crise sanitaire du coronavirus. Il s’agit bien d’une réponse collective : pour la première fois de son histoire, l’Union emprunte ces 750 milliards d’euros au nom de la Commission européenne, et non des États eux-mêmes. La dette générée sera donc commune. Parmi ces 750 milliards d’euros, 390 milliards seront versés aux économies les plus fragiles (Grèce, Italie) sous forme de subventions remboursées par le budget européen, comme l’a appelé de ses voeux le couple franco-allemand formé par Emmanuel Macron et Angela Merkel. C’est une avancée historique pour l’Europe. Les 360 milliards d’euros restants représenteront des prêts accordés aux États qui le souhaiteront.

Les dirigeants des 27 États membres se sont finalement accordés le 21 juillet sur les termes du plan de relance pour faire repartir l’économie du continent, sinistrée par la crise du Covid-19. Ce Conseil européen aura duré 4 jours et 4 nuits. Au total, l’engagement financier des États — qui inclue la part comprise dans le budget pluriannuel — représente 1 824,3 milliards d’euros. C’est une somme tout à fait inégalée. Certes, cet engagement est soumis à trois conditions : (i) le respect des priorités de la Commission européenne, i.e. la transition climatique et la transition numérique ; (ii) le respect de l’État de droit ; (iii) l’exercice d’un contrôle par le Conseil de l’Union européenne et par le Commission européenne.

Je me félicite de cette démarche, dont je considère qu’elle participe d’un véritable esprit de solidarité et de progrès, ainsi que d’une recherche de souveraineté européenne — pour reprendre les termes utilisés par Jean-Yves Le Drian, Ministre de l’Europe et des Affaires Étrangères. Jamais l’Europe n’avait connu une telle avancée depuis l’euro. En raison de la gravité de la situation économique, le temps jouait contre nous : c’est pourquoi les négociations ne pouvaient attendre jusqu’à la fin août. Taille du budget, ressources pour le financement, gouvernance des fonds, conditions de versement : autant de sujets qu’il a fallu régler au plus vite. Le Président de la République avait répété sa volonté d’aller vite. « L’Europe est à un moment de vérité », avait-t-il déclaré. Ces négociations furent un défi, mais elles ont surtout été l’occasion pour nous de montrer que l’Europe est forte et qu’elle est « capable d’affronter les choses de manière unie », comme l’a déclaré la Présidente de la Commission européenne Ursula Von Der Leyen.

Le plan de relance doit maintenant être validé par le conseil de l’Union européenne ainsi que par le Parlement européen. Nous bâtirons tous ensemble une Europe prospère et verte.