Le 18 mai fut un grand jour pour notre Europe : Emmanuel Macron, Président de la République française et Angela Merkel, Chancelière d’Allemagne ont proposé que, pour la première fois de son histoire, l’Union Européenne lève une dette commune à hauteur de 500 milliards d’euros afin d’aider les pays les plus touchés à lutter contre la crise du Covid-19 dans toutes ses dimensions. Ce plan de relance ambitieux par mutualisation de la dette européenne constitue un tournant : en effet, les pays européens qui bénéficieront des fonds ainsi levés n’auront pas nécessairement à rembourser cette dette au prorata des aides reçues. L’emprunt se fera via la Commission Européenne, au nom de l’Union, et non pas par les États.
Ces fonds viendront financer les trois piliers de la réponse européenne :
— priorité à l’Europe de la santé : nous avons besoin de stocks communs de masques ou de tests, de capacités d’achat et de production communes ou coordonnées pour les traitements et les vaccins, de plans de prévention des épidémies, de méthodes communes pour recenser et identifier les cas.
— accélérer la transition écologique et solidaire : la reconstruction à laquelle nous devons nous atteler doit être l’occasion d’accélérer la « transition verte », notamment par des engagements et conditions en matière de climat, d’environnement et de biodiversité ;
— renforcer la souveraineté économique de l’Europe : en matière industrielle ou vis-à-vis du marché intérieur, l’UE doit réduire sa dépendance à l’extérieur dans les secteurs stratégiques, que ce soit en matière de relocalisation des chaînes de valeur ou de contrôle des investissements dans les entreprises.
Ce plan doit être présenté le 27 mai par la Commission européenne aux États membres. Souhaitons que tous suivent la voie tracée par le couple franco-allemand car il n'y a pas pour les peuples d'Europe d'autre avenir que dans l’union.